DE cause à effet, le magazine de l'environnement France culture 1 févr 2022

2 Février 2022

DE CAUSE À EFFETS, LE MAGAZINE DE L'ENVIRONNEMENT par Aurélie Luneau

Écouter l'émission avec ce lien :

https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/la-voix-est-livre-avec-christiane-lambert-et-maxime-de-rostolan

Emission intéressante, de manière générale, autre chose que de la langue de bois, même si mme Lambert, présidente de la FNSEA, arrange la réalité à sa façon. Quand elle dit : « Il n'y a plus un seul agriculteur climato-sceptique et on est tous au boulot." Même si elle ajoute que : "Nécessité fait loi. On ne peut pas produire l'agriculture et l'alimentation pour tous les Français sans produits chimiques », on aimerait bien la croire.... Soit elle vit sur une autre planète, soit elle joue pleinement son rôle de patron de la FNSEA, syndicat agricole productiviste, employant des concepts de compréhension justifiant les pratiques agricoles écocidaires, comme la pratique du labour total pour limiter l'utilisation de glyphosates. En attendant, vous verrez cette année encore comme c'est le cas depuis plus de 20 ans, les mêmes parcelles en maïs avec leur dispositif d'irrigation du coté de Saverdun et dans les plaines de la Haute-Garonne.

En attendant, la part de la PAC versée au bio diminuera cette année et si 40% des aides sont effectivement liées à des efforts en matière d'écologie et d'environnement, ces efforts ne sont pas listés, ne pas verser directement ses effluves dans un cours d'eau naturelle sera-t-il considéré comme un effort écologique ? Alors que c'est simplement respecter la loi en vigueur. Il reste beaucoup de flou autour des conditions de versement de ces aides, un flou volontairement entretenu ?

De plus, le plus gros des aides iront aux plus gros, ce sont les aides à l'hectare SCOP, c'est à dire à l'hectare labourable. Des exploitations céréalières dont un certain nombre détenu par des sociétés composées de capitaux divers, intéressées avant tout par le bénéfice financier et les dividendes annuelles, de plusieurs centaines voir des milliers d'hectares, touchent le gros lot sans aucune contrepartie. Et ce n'est pas l'UE qui impose cette clé de distribution des aides européennes mais le gouvernement.

Regards croisés entre deux générations, sur ce monde en mouvement et son devenir, dans un contexte de réchauffement climatique et de préservation de l’environnement. La France affiche l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. L’Union européenne, dans son New Green Deal, ambitionne de baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 50 à 55%.

Avec Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Maxime de Rostolan, entrepreneur écologiste.

Et dans ce tableau, le secteur agricole représenterait 20% des gaz à effet de serre et il envisage de prendre sa part. Quelles sont ses ambitions, ses actions sur le terrain pour opérer une mue efficace, éco-responsable et durable et changer de modèle ?

Pour Chrisitane Lambert, "l'agriculture est une opportunité pour résoudre la question du changement climatique". Elle s'accorde à dire qu'"il faut passer à la vitesse supérieure, accélérer. Tout le monde aujourd'hui en a la conscience. La COP21 est passée par là. Le gel, les catastrophes de l'année dernière sont passés par là. Il n'y a plus un seul agriculteur climato-sceptique et on est tous au boulot." Même si elle ajoute que : "Nécessité fait loi. On ne peut pas produire l'agriculture et l'alimentation pour tous les Français sans produits chimiques. Je le dis, je l'assume, mais on va en utiliser moins".

Pour Maxime de Rostolan, "il faut s'interroger sur le modèle que l'on veut, il faut prendre acte des efforts qui sont faits aujourd'hui et des améliorations en présence. Mais, il faut aussi ne pas se voiler la face sur l'urgence à laquelle on fait face et dire qu'il va falloir rapidement changer de braquet" il est donc "urgent de trouver une ligne d'accord, pour converger" et de préciser que "la question n'est pas de trouver un modèle économique, mais de trouver les méthodes qui font du bien à la planète, aux écosystèmes et aux paysans et pour cela, il faut sortir du cadre existant".