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À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund

 

Face à l'épidémie du Covid-19, sans lieu de confinement, les sans-domiciles fixes sont plus que jamais vulnérables. Sarah Frikh, maraudeure, et Bachir, intervenant social, se battent pour aider le plus possible les personnes à la rue et les confiner comme le reste de la population.

Rien n'a été annoncé pour eux - en majorité des hommes, mais de + en + de femmes - isolé-es.  Perdus comme des naufragés d'hommes et de femmes dont la société basée sur la performance ne veut plus, à longueur de journées, ils se retrouvent dans le vide inquiétant des rues et des places des grandes villes.  Macron dans son discours a dit que personne ne serait laissé dans le besoin, qu'à tous on porterait secours. 

Eux attendent toujours, les centres sont toujours saturés, inutiles de faire le 115.   Pas de confinement la journée,  de la promiscuité maximale la nuit entassés sur les lits cages, une assistance médicale et psychologique réduite, voilà le programme, à peu près tout comme avant, en ayant l'impression d'être  encore plus différents, en marge, et si le Corona venait oxyder la couenne de quelques uns d'entre nous, qui viendrait sans plaindre....?   Ac

A Puteaux dans les Hauts-de-Seine, Maria, 72 ans, dort depuis plusieurs années dans sa voiture au deuxième sous-sol d'un parking. Elle va vivre chez des particuliers le temps du confinement. 

Personne n'est venu me voir, il y a juste la police municipale qui vient me demander si j'ai besoin du 115, c'est tout. De toute façon, le 115 ça répond pas, y a plus de place parce qu'ici on veut pas de gueux, des misérables, des gens qui ont pas d'argent, on ne dit pas mais on fait comprendre. 
Quand je suis devant la mairie, la maire traverse le trottoir pour ne pas passer à côté. On est invisibles, personne nous voit. (...) Je raconte pas à ma fille que je suis dans la voiture, elle croit que je suis une semaine chez un ami, une autre semaine chez un autre ami, parce qu'avant j'avais beaucoup d'amis. Mais ils ne me parlent plus maintenant.
J'étais jamais malade mais s'il y a quelque chose qui m'arrive, je peux partir et franchement je ne demande même que ça.

SDF à Paris ces jours derniers.

Pour écouter et ré-écouter l'émission:  https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-clinique-de-lamour-55-le-debut-de-la-fin

Dans une place du 10e arrondissement de Paris, Lionel, Christian et d'autres SDF continuent à chercher de la nourriture. 

Dans la rue, on voit tout le monde parler de coronavirus. Quand j'ai regardé la télé chez un monsieur, ça m'a bouleversé avec les alertes en boucle et nous dans la rue, on ne sait rien. Le coronavirus, c'est comme la tuberculose mais ça tue plus vite. On est des Africains, on est des Maghrébins, on est des Français, on est des humains et il n'y a pas d'hygiène. J'ai peur qu'il n'y ait pas de solidarité.

Bachir, intervenant social dans un lieu de mise à l'abri dans le 5e arrondissement, reçoit des familles, en particulier des migrants et demandeurs d'asile, et peine à leur trouver des places. Malgré sa peur de contaminer ses enfants, ce père de famille se bat pour que son centre ne ferme pas.

Rien n'a été mis en place, si ce n'est le communiqué du gouvernement. On n'a pas énormément de gel hydroalcoolique, le peu de masques qu'on a, c'est des masques basiques. La commande n'a pas été faite pour les masques à filtre et le plus dangereux c'est qu'on reçoit des publics à risques. 
Toutes les deux nuits, on reçoit 46 personnes, soit 20 familles à peu près. On a des familles avec des pathologies lourdes médicalement, avec des enfants handicapés ou des femmes enceintes qui doivent accoucher dans une ou deux semaines. Si on ferme notre centre, on fait comment ? On les remet à la rue ? 
Avec le coronavirus, tout est fermé pour les personnes à la rue mais moi ce n'est pas mon but. Je ne veux pas fermer les centres, je ne veux pas que le seul point d'attache qu'ont ces familles-là soit fermé. Même chose pour les restaurant solidaires...

 

Réécouter Coronavirus : "Macron a dit que nous médecins étions prêts. Ce n'est pas vrai, on bricole"

28 MIN

 

LES PIEDS SUR TERRE

Coronavirus : "Macron a dit que nous médecins étions prêts. Ce n'est pas vrai, on bricole"

Les associations demandent au gouvernement d'étendre ses mesures d'aide aux SDF en effectuant un acte fort : celui de réquisitionner des logements vides, qui sont très nombreux dans les grandes villes et notamment à Paris, pour y installer des lits, des zones de confinement pour pouvoir accueillir et héberger les sans abris, notamment les personnes infectées. 

 

Reportage : Valérie Borst

 

Réalisation : Cécile Laffon

 

Référence musicale : "J'habite tant de voyages", Allain Même, chanté par Allain Leprest et Yves Jamait

 

Bachir, intervenant social dans un lieu de mise à l'abri dans le 5e arrondissement, reçoit des familles, en particulier des migrants et demandeurs d'asile, et peine à leur trouver des places. Malgré sa peur de contaminer ses enfants, ce père de famille se bat pour que son centre ne ferme pas.

Rien n'a été mis en place, si ce n'est le communiqué du gouvernement. On n'a pas énormément de gel hydroalcoolique, le peu de masques qu'on a, c'est des masques basiques. La commande n'a pas été faite pour les masques à filtre et le plus dangereux c'est qu'on reçoit des publics à risques. 

Toutes les deux nuits, on reçoit 46 personnes, soit 20 familles à peu près. On a des familles avec des pathologies lourdes médicalement, avec des enfants handicapés ou des femmes enceintes qui doivent accoucher dans une ou deux semaines. Si on ferme notre centre, on fait comment ? On les remet à la rue ? 

Avec le coronavirus, tout est fermé pour les personnes à la rue mais moi ce n'est pas mon but. Je ne veux pas fermer les centres, je ne veux pas que le seul point d'attache qu'ont ces familles-là soit fermé. Même chose pour les restaurant solidaires...

Les associations demandent au gouvernement d'étendre ses mesures d'aide aux SDF en effectuant un acte fort : celui de réquisitionner des logements vides, qui sont très nombreux dans les grandes villes et notamment à Paris, pour y installer des lits, des zones de confinement pour pouvoir accueillir et héberger les sans abris, notamment les personnes infectées. 

Reportage : Valérie Borst

Réalisation : Cécile Laffon

Référence musicale : "J'habite tant de voyages", Allain Même, chanté par Allain Leprest et Yves Jamait

Tag(s) : #Capitalisme, #Focus: les inégalités, #Ici gît... la Solidarité, #Immigration
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